Éditorial
Notre couverture illustre un bouclier aztèque du Mexique, réalisé vers 1520. Bois, roseaux, toison, peau brute, plumes d’oiseaux. D. : 75,5 cm. Landesmuseum Württemberg Stuttgart, nv. KK orange 6, E 1402b. © Landesmuseum Württemberg, Photo : Hendrik Zwietasch.
Vingt-cinq ans, c’est l’âge de la maturité. Nous avons célébré cet anniversaire de Tribal Art magazine dans notre numéro HIVER. Vous avez été nombreux à en comprendre la portée symbolique et à partager avec nous votre ressenti par rapport à l’ADN et à l’évolution de ce magazine, le seul consacré actuellement à la diffusion et à la promotion des arts anciens d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques. Tantôt en répondant à nos questions, tantôt en nous envoyant des messages spontanés, vous nous avez tous transmis très chaleureusement votre enthousiasme et votre soutien, deux ingrédients essentiels dans la recette du bonheur professionnel de toute notre équipe. Du fond du cœur, merci. Nous retenons de vos témoignages votre attachement à l’actualité muséale, votre intérêt pour les sujets de recherche pointus – particulièrement ceux qui apportent de nouveaux éclairages sur des formes d’art encore peu connues –, ainsi que votre sensibilité aux parcours des collectionneurs révélés dans notre rubrique « Personnalité ». Si pour vous le fond reste l’essentiel, votre regard d’esthète s’attache également à la forme. Aussi appréciez-vous les mises en page épurées sublimant les qualités plastiques des œuvres présentées, en grand nombre si possible. Enfin, vous êtes plus d’un à faire l’éloge des publicités proposées par nos annonceurs, baromètre de la vigueur du marché et de l’évolution des goûts.
Avec toutes ces précieuses informations en tête – et pour faire honneur à vos préférences – nous avons concocté un numéro PRINTEMPS en quelque sorte archétypal : rigoureux et varié, où il est question d’histoire du goût, de photographie, d’art de la plume, de sculpture, bref, d’art sous toutes ses formes !
L’invitation au voyage est servie par Adeline Aumont, avec un article dressant un panorama de l’exposition Île de Pâques : le nombril du monde ?, reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Dans un tout autre registre, le désir d’interroger l’histoire et de reconstituer la mémoire d’un événement mythique – la première exposition publique consacrée aux arts d’Afrique en Italie – est à l’origine de l’article de fond commis par Gigi Pezzoli et Deborah Dainese sur La Mostra di arte negra présentée dans la salle 7 de la Biennale de Venise de 1922, dont l’intérêt majeur est l’inventaire visuel qu’il propose des pièces qui y furent exposées. Enfin, la rigueur dicte le ton de l’article signé par Alisa LaGamma, dévoilant les clés – et les incroyables chefs-d’œuvre – de l’exposition sur les cultures et les arts qui ont fleuri dans la région du Sahel, à l’affiche au Metropolitan Museum of Art de New York jusqu’au 10 mai.
Une touche d’émotion et de complicité ne pouvait manquer à ce numéro. Elle est apportée par Colette Ghysels, qui fait le récit d’une vie vouée à la quête et au partage – en famille tout comme avec le grand public – de la Beauté, dans une interview à son image, pleine de sagacité et de raffinement.
Elena Martínez-Jacquet
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